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14 octobre 2011

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Biographies - Nicolas ZEGUT
Nicolas Zegut est né le 30 janvier 1780 à Ay sur Moselle. Il est le fils légitime de Nicolas Zegut maçon et de Magdelaine Vatrin.

Le 22 juin 1799, ce jeune homme âgé de 19 ans est incorporé au 7ème régiment de cuirassier en tant que cuirassier. Cette date marque le début des campagnes de guerre pour Nicolas Zegut. Il part en Italie et en Suisse pour combattre les Autrichiens (Guerres de la 2ème coalition) où son régiment s’illustre notamment à Hochstett (19/6/1800). Le 11 mars 1801 marque la fin de sa première campagne de guerre.

Dès 1805, le 7ème cuirassier s’engage dans la 2ème campagne d’Italie, sous les ordres de Masséna, pour empêcher l'archiduc Charles de Habsbourg et les troupes autrichiennes de secourir Vienne. C'est au cours de cette campagne qu'il participe avec son régiment au "raid du Tagliamento". En 1806, il participe à la conquête du royaume de Naples sous le commandement de Masséna. Une fois conquit en mars 1806, Napoléon installe son frère aîné Joseph Bonaparte sur le trône de Naples. A cette même époque, Nicolas Zegut est promu brigadier (12 janvier) puis, quelques mois plus tard, maréchal des logis (12 mai). Il est âgé de 26 ans. Ces évènements marquent la fin de la campagne d’Italie.

Mais, en 1807, Napoléon entame la campagne de Pologne dirigée contre les Russes. Le 7ème Cuirassier repart en campagne de guerre et s’illustre à la bataille de Heilsberg (10 juin). En même temps, les victoires successives des armées françaises et notamment Friedland (14 juin), obligent le tsar Alexandre Ier à capituler et le traité de Tilsit met un terme à la quatrième coalition (7 juillet). Pour Nicolas Zegut, la fin de la campagne de Pologne marque la fin de son service au sein du 7ème Régiment de Cuirassier. En effet le 1er août 1807, il est admis dans le régiment des Dragons de l’Impératrice de la Garde Impériale en tant que garde. Il est âgé de 27 ans. Cette nomination est une récompense pour le sieur Zegut car le recrutement se faisait dans les différents régiments de dragons parmi les soldats de belle prestance, totalisant dix ans de service et mesurant 5 pieds 4 pouces (1,73 m). Ce qui est le cas de notre ancien cuirassier lequel mesure 1m80 comme il est constaté dans le contrôle des troupes. Ce régiment fut constitué en 1806, l'Impératrice en était la marraine et lui attacha le nom prestigieux de Dragons de l'Impératrice lors de sa première présentation, au cours d'une revue sur la place du Carrousel. En marche, un escadron comptait 200 dragons plus 50 vélites, incorporés pour l'occasion de façon que, si le régiment réunissait ses quatre escadrons, il alignât 1 000 hommes dont 800 « anciens » et 200 « bleus ». Le régiment eut tout d'abord des chevaux noirs, puis des alezans. Leur uniforme était très semblable à celui des Grenadiers à cheval. Ils représentaient la cavalerie de ligne de la Garde Impériale.


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Au sein de son nouveau régiment, notre Garde Impérial prend la direction de l’Espagne dès la fin de 1807. Pour faire face au soulèvement nationaliste, les troupes françaises s’engagent dans l’occupation de l’Espagne et les dragons de l’Impératrice s’illustrent notamment à la bataille de Medina-del-Rio-Seca le 14 juin 1808. Le 22 septembre 1808, le sieur Zegut est promu brigadier. Il est âgé de 28 ans.

Alors que la guerre d’Espagne continue, son régiment part en direction de l'est et du nord de l'Europe où les Autrichiens, animés d'un désir de revanche, se joignirent à la cinquième coalition aux côtés des Britanniques en avril 1809. Nicolas Zegut pris part aux victoires successives de l’armée françaises qui réduirent à néant cette coalition laquelle se termina par la signature du traité de Vienne le 14 octobre 1809.

Le périple militaire du brigadier Zegut se poursuit par la campagne de Russie (1812). Alors qu'une partie de l’armée française est retenue en Espagne, Napoléon envahit la Russie avec la "Grande Armée". Les Dragons de l’Impératrice prirent part à ces combats et notamment lors des victoires de Borodino (7/9/1812) et s'empare de Moscou le 14 septembre. Mais les Russes mettent le feu à la ville, rendant ainsi impossible l'établissement de quartiers d'hiver pour les troupes françaises. Le 19 octobre, les 100 000 soldats napoléoniens reçoivent l’ordre de se retirer. Le brigadier Zegut dû faire face à une retraite de Russie dans des conditions extrêmement difficiles durant laquelle les troupes sont décimées par le froid, la faim, les attaques des cosaques et le délicat passage de la Berezina (26-29 novembre). Arrivée en Saxe, l’armée est réduite à 20 000 hommes.

Malgré tous les événements vécus par ce simple militaire originaire d’Ay sur Moselle, celui-ci doit s’engager dans la campagne d’Allemagne (1813) contre une sixième coalition. Mais quelques semaines avant le début des combats, le 24 février 1813, il est promu maréchal des logis à l’âge de 33 ans. Ensuite la guerre opposant la France à la Russie, la Prusse, le Royaume-Uni commence. Après quelques succès, l’armée napoléonienne, comprenant les Dragons de l’Impératrice, remporte sa dernière victoire éclatante à la bataille de Dresde (27 août). En plein cœur de la campagne d’Allemagne, le maréchal des logis Zegut est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur (14/09/1813). Mais cet évènement ne fait pas oublié la réalité du quotidien. A l’automne, l’armée française est contrainte de franchir le Rhin après la bataille de Leipzig (16-18 octobre) et d'abandonner les territoires allemands. La campagne d’Allemagne s’achève sur une défaite.

Le régiment des Dragons de l’Impératrice enchaîne directement par la campagne de France. Dès janvier 1814, les Autrichiens, les Russes et les Prussiens envahissent la France par le nord. Avec 60 000 hommes seulement, Napoléon tint tête pendant trois mois aux assauts des Russes, des Prussiens et des Autrichiens. Le maréchal des logis Zegut pris part à ces victoires notamment de Champaubert (10 février), de Montmirail (11 février), de Château-Thierry (12 février). Mais, face à l’offensive, l’armée française ne peut empêcher les Alliés de s'emparer de Paris le 30 mars 1814 et, après la capitulation de la ville, le régiment des Dragons de l’Impératrice se retira derrière la Loire et se dispersa. Le traité de Paris (30 mai 1814), marque la fin de la campagne de guerre de Nicolas Zegut. Dès lors, son régiment est transformé en Corps royal des Dragons de France.

Mais ce dernier est rétabli par l'Empereur à son retour d'exil dans la nouvelle organisation de la Garde, le 8 avril 1815. Le 1er mai 1815, le maréchal des logis Zegut repart pour sa dernière campagne de guerre (Cent Jours). Il marcha vers la Belgique à la rencontre des armées anglaises, russes, autrichiennes et prussiennes. Avec l’armée française, il remporta une victoire à Lagny, mais fut battu définitivement le 18 juin 1815, à la bataille de Waterloo. Cette bataille marqua la fin des guerres napoléoniennes pour Nicolas Zegut. Elles auront duré exactement 10 ans 9 mois et 12 jours.

Quelques semaines plus tard son régiment est congédié. Nicolas Zegut est alors admis au 2ème régiment de grenadier à cheval de la garde royale en tant que maréchal des logis (01/11/1815). Il est âgé de 35 ans. Lors de son incorporation, le registre des contrôles de troupes dudit régiment fait part des signalements suivants sur ce soldat: visage ovale ; menton rond ; yeux bleus ; front découvert nez épaté ; bouche grande ; cheveux gris ; sourcils blonds ; marqué de petites véroles.

A partir de ce moment, le sieur Zegut aspire à une vie plus paisible. Il reçoit solennellement son brevet de Chevalier de la Légion d’Honneur à Paris en 1817, soit 4 ans après avoir été nominé lors de la campagne d’Allemagne. En 1818, il se marie avec Marie Louise Terrage native de Lésigny (Seine et Marne) et domiciliée à Paris. A la fin de cette même année, Nicolas Zegut est rengagé au sein de son régiment pour une durée de 2 ans. Sa vie militaire continue malgré une faiblesse générale accumulée lors des années de guerres.

En 1820, notre maréchal des logis est proposé à la retraite après 21 ans 1 mois et 21 jours de service au sein de l’armée. Comme il est constaté par le Conseil d’Administration, Nicolas Zegut présente « une douleur habituelle à l’épaule provenant d’une blessure qui l’a traversé d’avant en arrière et qui a été d’une guérison très difficile. En outre affaiblissement notable de la constitution par suite de longues fatigues de la guerre. » Ces motifs sont à l’origine de cette proposition pour obtenir une pension de retraite à titre de blessures. La requête est acceptée 2 semaines plus tard et la solde de retraite est calculée sur le grade d’adjudant pour la durée totale de ses services (total des campagnes et total du service effectif). En contrepartie de 31 années 11 mois et 3 jours, la solde de retraite est fixée à 330 francs. Cette dernière est accordée par ordonnance royale au mois de décembre 1820.

Dès le 1er janvier 1821, Nicolas Zegut peut jouir de sa pension à condition de cesser de toucher sa solde d’activité. Nicolas Zegut désire en jouir à Ay. Fin janvier, il se retire dans son foyer pour y attendre sa retraite par décision du 19 janvier 1821. La vie militaire de Nicolas Zegut est alors définitivement terminée. Agé de 41 ans, il peut à présent profiter d’une vie plus paisible au sein de son foyer et participer à la vie de son village. En plus de ses activités quotidiennes à Ay sur Moselle, Nicolas Zegut passe une partie de son temps à Lésigny, village de Seine et Marne d’où sa femme est native.

Après une trentaine d’années de répit, notre brave militaire décède le 24 novembre 1853 à l’âge de 73 ans. Les guerres napoléoniennes auront occupées plus de la moitié de sa vie…


Sources :
Archives Nationales – Dossier de Légion d’Honneur – Cote L2767044.
Service Historique des Armées de Terre – Dossier de pension – Cote 3 Yf 5500.
Service Historique des Armées de Terre – Contrôle des troupes – Cote 30 Yc 65.
Archives Départementales de la Moselle – Etat Civil de la commune d’Ay sur Moselle.

Rédaction :
Florent PIERRON

Date de création : 11/10/2009 @ 22:36
Dernière modification : 12/10/2009 @ 21:14
Catégorie : Biographies
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