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14 octobre 2011 Visites
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Thématiques - Les valeureux paysans
1636. Louis XIII règne; Richelieu gouverne. Ferdinand 11, empereur d’Allemagne, poursuit sa chimère de grouper en un Empire ses états disparates. Son fils, qui lui succédera en 1637, sera contraint de signer en 1648 le traité de Westphalie qui mettra fin à la guerre de Trente Ans. La guerre de Trente Ans La période la plus douloureuse pour notre région. A la guerre, officielle pourrait-on dire, s’ajoutent les pillages, les massacres, les tortures que suit le cortège de la peste et des famines. Les chroniqueurs ne peuvent en parler sans que « le cœur ne saigne ni ne pleure ».
Charles IV, duc de Lorraine, allié de l’Empereur, court le pays avec son armée de mercenaires. Le duc de Weimar, Bernard, court le pays au profit du roi de France. Le roi Gustave Adolphe de Suède, soudoyé par la France, fait la guerre à l’Empereur. Et toutes ces troupes recrutent des bandits de grands chemins et vont, d’un village à l’autre, pillant, brûlant, massacrant.
Des bandes de Croates, du parti de l’Empereur, logent à Bassompierre (près d’Audun-le-Roman) et à Hambé. Le deux juin ils sortent de leur repaire et projettent de piller Trémery et Ay. Les populations fuient et, encore une fois, les forêts cachent une population terrorisée. Cependant, dans des villages proches de Metz, des paysans qu’animait l’énergie du désespoir avaient résisté avec succès. Nos villageois se disposent à faire de même.
7 paysans résolus se réfugient dans l’église d’Ay où se trouvaient les plus intéressantes richesses de la paroisse. Les Croates les interpellent mais nos paysans sont bien armés. De rage les barbares mettent le feu au village. La fumée entoure l’église et nos braves peuvent à peine se voir l’un l’autre. Puis, profitant d’une éclaircie, ils font feu de leur mousquet sur les Croates qui pillent les maisons.
- Paysan, rends-toi, tu auras bon quartier ! - Nous voulons vivre et mourir là ! Les brutes en crèvent de dépit, brisent les portes de l’église et allument un feu de bois au milieu de la nef. Nos paysans se barricadent dans le clocher, jettent la voûte au bas pour laisser s’échapper la fumée, se confient à Dieu et décident de combattre et de mourir là. Ils voient les barbares jeter des membres de leur famille dans les brasiers. Ils rechargent leurs mousquets et leurs arquebuses. Pendant ce temps les Croates s’assemblent devant l’église pensant que nos braves sont morts étouffés. Mais eux ajustent le plus gros des Croates et déchargent leurs armes tout en hurlant leur courage. Les ennemis jonchent la place. Leur chef, consumé de rage, décide de donner l’assaut. Il ameute ses cavaliers qui mettent pied à terre et avancent, à plus de cinquante. Les paysans les laissent approcher. A bonne portée une rude décharge creuse les rangs des Croates. Découragé, le Commandant sonne la retraite et s’en retourne à Bassompierre. Trente trois de ses hommes sont tués. Nos paysans n’ont aucune blessure. Ils descendent du clocher fumant et l’on voit surgir sept diables noirs de suie! Pauvre village Les maisons effondrées fument, les blesses hurlent, les femmes sont hagardes; il plane l’horrible odeur des corps brûlés. Seul le clocher de forte pierre est là, en mauvais état bien sûr, témoin de foi et de courage. Les maisons de Trémery ont peu souffert tant les Croates étaient occupés par la vaillance des paysans d’Ay. Mais le triste cortège de la guerre est en marche. La peste se déclare. Le quart de la population disparaît. Certains villages n’ont plus que quelques habitants. Une infecte puanteur se répand car il n’y a pas assez de gens valides pour enterrer les morts. Plus tard, envoyé par Saint Vincent de Paul, le frère Mathieu REGNARD apportera des secours au pays messin. Source : Date de création : 11/10/2009 @ 22:29 Réactions à cet article
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