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14 octobre 2011 Visites
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Thématiques - Le passeur
Monsieur AUBERT Edmond, né le 19 mars
Entre Metz et Thionville on pouvait traverser la rivière à Hauconcourt, à Ay, et enfin à Uckange. Le passage d’Argancy n’a été assuré que pour un temps et pour les piétons seulement. Les Services de
Voici donc le matériel dont disposait le passeur. Son fils aîné nous assure aujourd’hui que c’était un métier de galérien; il a lui-même aidé son père et, malgré ses 84 ans, se souvient avec émotion de leur dur travail. C’est qu’il fallait assurer le passage de jour comme de nuit. Sur la rive gauche une cloche servait à appeler le passeur. « Cette cloche était plus grosse que celle de la chapelle de Saint-Hubert » nous dit son fils. Le métier n’était pas sans danger puisqu’une nuit le passeur d’Hauconcourt a été tué par des bandits qui l’avaient appelé sur la rive. Toute la journée il fallait peser de tout son poids sur le « ferré » bien calé dans le creux de l’épaule qu’il déformait.
A 4 h 30 arrivaient les ouvriers se rendant aux usines à pied. Puis c’était un deuxième passage pour ceux qui s’y rendaient à bicyclette, puis enfin un troisième pour les retardataires. Il en était de même au retour et pour deux « tournées » de travail au début, pour trois « tournées » par la suite. Ainsi nous avons déjà 12, puis 18 traversées journalières. De plus le bac était utilisé par les habitants de Flévy, Montrequienne, Trémery, Ay et des villages plus éloignés encore. Fallait-il aller à la gare, chez le pharmacien, appeler un docteur, faire ses courses, toujours il fallait emprunter le bac. Certains jours le passeur devait assurer quarante traversées dont certaines de nuit. Chacun payait pour sa personne et pour les biens transportés. Il y avait les arrivées et les départs des trains, les trois laitiers; tout un rythme de vie qui rythmait la vie du passeur. C’était parfois le passage des lourds chariots attelés transportant les tonneaux de bière de la brasserie Schleiter à Ay et même les encombrantes batteuses allant de village en village. De plus les habitants d’Ay avaient des lots de biens partagés, les portions, de « l’autre côté de l’eau ». Ils traversaient
Mme Aubert tenait le café du « Moulin » qui jouait ainsi le rôle de « salle d’attente » au passage de
Le fils du passeur nous parle longuement de leur fidèle chien, mort à l’âge de 18 ans. A cette brave bête il ne manquait « que la parole » tant il remplissait son rôle de gardien avec un étonnant discernement.
En 1931 le père Edmond, figure familière et estimée, arrêta son dur labeur de 36 années.
Source :
Charles DOSSE, Le Haut Chemin sur la rive droite. 1987.Date de création : 11/10/2009 @ 22:28 Réactions à cet article
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