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14 octobre 2011

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Thématiques - La brasserie Schleiter
Alors que sa famille travaille dans le textile depuis plusieurs générations, Jacques SCHLEITER ne suit pas la voie familiale. Après avoir exercé la profession de tonnelier pendant plusieurs années, Jacques change son activité et devient brasseur. De la fabrication du contenant à celui du contenu, il n’y a qu’un pas et Jacques le franchit durant l’année 1840.

Pour fonder sa brasserie, Jacques SCHLEITER acquiert une pièce de terre au lieu-dit "le Haut d’Ay derrière les Briguelles, sur le chemin qui conduit à Trémery." A la fin de l’année 1840, la construction de la brasserie est achevée. La bâtisse comprend 6 portes et/ou fenêtres. Jacques SCHLEITER est désormais brasseur et produit, comme toutes les brasseries de l’époque, une bière trouble et acide de fermentation haute à conservation limitée. La bière est fabriquée et distribuée en tonneaux dans un rayon restreint, tant en raison des transports extrêmement difficiles et périlleux de l’époque que du fait des possibilités médiocres de conservation et de stabilité de la bière. La brasserie SCHLEITER est alors rudimentaire et ne s’exporte guère plus loin que dans les villages avoisinants.

Au cours des décennies suivantes, Jacques SCHLEITER développe sa brasserie. Il rachète les parcelles avoisinantes et, en 1862, agrandit une première fois son établissement. La bâtisse comprend 15 portes et/ou fenêtres. Il dispose également d’un débit ouvert dans son établissement.

L’annexion de 1870 engendre un redressement considérable de l’activité brassicole en Moselle, tous les Prussiens aimant boire ce noble breuvage. Profitant de ces circonstances, la brasserie SCHLEITER est de nouveau agrandie.
Le fils, Jean Auguste SCHLEITER, prend la direction en 1875 et lance une réelle modernisation de la brasserie en réponse à une demande sans cesse croissante (présence de militaires, essor de la sidérurgie et installation des hauts fourneaux). En dépit de lourds investissements financiers, il construit en 1884 une touraille, achète 1 machine à vapeur ainsi qu’une 1 machine à fabriquer la glace en 1886, construit un pont bascule en 1889 et acquiert un nouveau chaudron de 32 hl en 1891. Son nouvel équipement permet de produire une bière basse fermentation, plus stable et pouvant s’exporter plus loin. Il touche ainsi un large public et, en cette fin de 19ème siècle, son entreprise est fleurissante. L’augmentation de son patrimoine mobilier en témoigne : entre 1890 et 1893, Jean Auguste achète 5 maisons dans le village d’Ay et construit sa résidence principale, une maison de maître, en face de la brasserie.

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Carte postale de 1908 intitulée brasserie SCHLEITER (source : coll. privée)


Jean Auguste SCHLEITER décède en 1893. Son fils Adolphe étant trop jeune pour reprendre directement son activité, c’est son gendre Gaétan HALLUITE qui tiendra la brasserie dénommée HALLUITE-SCHLEITER. L’activité de la brasserie continue sur sa lancée. On totalise, en 1898, 8 employés travaillant 75 heures par semaines à savoir : 12 heures du lundi au samedi et 3 heures le dimanche matin. En 1909, 9 employés sont recensés travaillant 68 heures par semaine (11 heures du lundi au samedi et 2 heures le dimanche matin).

Au début du 20ème siècle, l’importation de bières allemandes et l’apparition de nouvelles taxes induisent un ralentissement de l’activité brassicole. Toutefois la production de la brasserie SCHLEITER continue et est marquée, dans les années 1910, par l’apparition de la bouteille. On dénombre 4 types de bouteilles différentes. Toutes sont foncées pour stopper la lumière, avec une fermeture à levier à tête de porcelaine, rendue hermétique par une rondelle de caoutchouc.


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Louis SCHLEITER
 
La Première Guerre mondiale marque un tournant pour la brasserie SCHLEITER. Après le rationnement des quantités d’orge et des droits à brasser, la production de bière s’effondre. Le matériel est saisi pour maintenir l’effort de guerre. Les cuivres sont enlevés c'est-à-dire qu’il n’y a plus ni chaudière, ni tuyauterie. La brasserie se trouve donc dénuée de ses moyens de production. Ajouté à cela les deuils de guerre touchant la famille SCHLEITER. Le fils de Gaétan HALLUITTE est mort au combat à l’age de 24 ans.

Les lendemains sont difficiles. Les brasseries sont en mauvais état et les matières premières sont rares. Cet état de fait ne favorise pas la reconstruction des petites brasseries. Dans ce contexte, la brasserie SCHLEITER cesse son activité au début des années 1920. La bâtisse principale est vendue en 1927 pour devenir une maison d’habitation. Le bâtiment de production est utilisé comme dépôt par la brasserie Lorraine jusqu’en 1956 avant d’être transformé en distillerie puis en maison d’habitation.


Source:
- Archives Départementales de la Moselle.
- JOUFFROY C., 1998. La bière à Metz et en Moselle, Gérard Klopp éditeur.
- Amicale d’Histoire Locale - Ay sur MoselleArchives départementales de la Moselle.
- Témoignage de Charles PIERSON.

Rédaction:
Florent PIERRON

Date de création : 10/10/2009 @ 22:07
Dernière modification : 16/02/2011 @ 20:06
Catégorie : Thématiques
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